Pierre déteste le matin. Parce qu'une fois levé, l'adolescent
doit quitter son antre – une maison perdue au milieu de nulle part - pour
l'enfer (l'école). Après le divorce de ses parents, le jeune homme a choisi de
vivre avec son père alcoolique qui lui dit et répète : « Quand tu es là, c'est
comme un médicament ». Pour éviter de sombrer, Pierre nourrit le rêve de
devenir vagabond et s'accroche à de menus détails qu'il aime chez son père.
Mais malgré l'amitié qu'il entretient avec Omar, son unique pote, l'adolescent,
à bout de souffle, fini par s’effondrer. Pour une fois, son père endosse son
rôle et le tire de là. Jusqu'à la prochaine fois ?...
« Quand j’arrive à la maison, mon père est assis dans son fauteuil à
regarder une émission de variétés, il est bien éméché, mais il n’a pas l’air de
m’en vouloir de rentrer si tard. Il est même plutôt gai, il chante. J’ai
l’habitude de ces moments où il peut être lourd. Il monte à fond le son de la
télé si un air lui plaît, et il chante en me fixant du regard. Ça me met mal à
l’aise. Mais quand même, je suis soulagé de me retrouver à ses côtés après mon
escapade, je me sens auprès de lui comme auprès d’un feu de bois. »
Biographie
Né à Lyon en 1986, Pierre Deschavannes a d'abord entrepris des études d'infographie. Après
un stage dans le domaine du graphisme publicitaire, il décide de se
consacrer à la musique, au dessin et à l'écriture.